L'Affaire Bernard Lewis
Le 16 novembre 1993, l'historien Bernard
Lewis, spécialiste de l'histoire du Moyen-Orient, a apporté sa
caution
intellectuelle à la thèse turque. Dans une réponse à une interview
parue dans le journal Le Monde, il indiquait que la thèse du
génocide était "la version arménienne de
l'histoire", et reprenait les arguments de la
Turquie, notamment en déniant toute volonté d'extermination au
gouvernement turc de l'époque. Le 1er janvier 1994, il réaffirmait
la même thèse, à la suite de la réaction indignée de 30
intellectuels français,
publiée également dans Le Monde. Le Comité de Défense de la
Cause
Arménienne, conjointement avec trois survivants du génocide, a
intenté une action en justice au pénal contre le
Journal Le Monde et Bernard Lewis en se fondant sur la
loi "Gayssot" punissant le négationnisme des
crimes contre
l'humanité de la Seconde Guerre Mondiale. Bernard
Lewis était
aussi attaqué au civil pour "faute" envers les
survivants du Génocide
et leurs héritiers, par le Forum des Associations Arméniennes et
la
LICRA. L'action sera en définitive jugée irrecevable par le
tribunal, en raison du caractère limitatif de la loi
"Gayssot". En
effet, seule la négation du génocide juif pouvait être
sanctionnée. Malgré le résultat
négatif de l'action au
pénal, le Comité de Défense de la Cause Arménienne
a pu exprimé sa satisfaction, car le caractère de
"génocide" des massacres arméniens a pu être
clairement démontré au cours des
débats.
Le CDCA poursuit son action
pour obtenir l'amendement de la loi Gayssot, et son extension à
tous les Génocides.