Une pétition sur internet le 15 décembre dernier a été lancée par des intellectuels turcs pour demander pardon aux "frères et soeurs arméniens". En 4 jours, 13 000 Turcs ont signé.
Le Monde en a parlé le 20 décembre à sa Une et dans son Editorial qui rappelle que "l'amnésie collective est pratiquée depuis la création de la République en 1923" et que le mot "Arménien" est toujours une insulte en Turquie.
Quel courage pour ces hommes qui, depuis la mise en ligne de cette pétition, reçoivent des lettres d'insultes, menaces de mort, et qui ont défié la loi turque en transgressant l'interdiction de parler de ce sujet tabou.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, sur la ligne du Gouvernement depuis plus de 90 ans, nie en bloc et condamne la démarche: "Nous n'avons commis aucun crime, donc nous n'avons pas besoin de nous excuser".
L'assassinat de Hrant Dink, en janvier 2007, a dû jouer un rôle accélérateur dans ce "réveil des consiences".
Conférences, difussion de films ou documentaires se sont multiplié en Turquie.
De plus en plus d'intellectuels parlent, se trouvent une origine arménienne, écrivent des livres. Pour ca ils sont parfois poursuivis.
Très récemment, l'historien turc Taner Akçam a publié "Un acte honteux" après avoir fouillé dans les archives ottomanes.
Un pas de plus vers la reconnaissance du génocide.