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L'Âme arménienne
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10 juillet 2006

MON voyage en Arménie

non ce n'est pas un vrai voyage, je suis juste allée voir le film.

J'avais mis les liens vers des interview et des articles de critiques. ceux-ci en gros disaient que le film était vraiment bien mais il y avait un bémol. c'est pas faux.

1e chose: il ne s'agit pas d'un film touristique, d'une carte postale! ceux qui le pensaient ont été déçus par le film, logique. Guédiguian ne montre pas l'Arménie sous son meilleur jour, et c'est fait pour, biensûr. il veut montrer l'Arménie actuelle avec toute sa complexité, ses contrastes: autant l'humanité du peuple que la misère. il y a par exemple cette scène qui montre une vieille femme avec des vieux chaussons, qui balaye toute recourbée des marches d'un bâtiments dans Erevan, et ces jeunes filles, fashion victime, avec les chaussures à la mode. L'Arménie est pays de contrastes, comme d'autres. c'est un jeune pays (indépendance depuis 91) mais un vieux peuple (3000 ans d'histoire).

L'Héroïne, Anna (Arianne Ascaride), médecin, va en Arménie dans le seul but de retrouver son père qui est parti sans rien lui dire et de lui donner les résultats de ses examens: il doit se faire opérer. seulement son père a fuit la france et sa famille pour venir vivre ces derniers moments en Arménie. il ne veut pas entendre parler de retourner en france. dans ce voyage de 7 jours, Anna rencontre de nombreux personnages, arméniens, et découvre petit à petit l'âme de ce pays. elle qui pourtant était indifférente à ses origines, elle commence à s'y plaire et à se poser des questions sur ce qu'elle est, d'où elle vient.

Les jeunes veulent s'en sortir et ils pensent que le meilleur moyen est de faire fortune en occident pour revenir ensuite en Arménie. selon eux, en occident tout est facile.

Les gens veulent "sortir le pays de la merde". L'après soviétisme est très dur et c'est le gros bordel: mafia, traffic d'armes, de médicaments... le "bizness":
"- c'est le business, tu connais pas ca toi, c'est une autre culture, c'est oriental
- c'est de la saloperie et c'est international!
- tout de suite les grands mots! c'est du commerce!"


Les Arméniens sont pris dans un piège si on peut dire: l'envie de s'en sortir, l'obligation de tout recommencer à 0 depuis l'éclatement de l'ex-URSS, et le poids des traditions encore très fortes, ancrées en eux, l'histoire et le passé tragique.

Guédiguian nous montre et nous parle de tous les symboles de l'Arménie: Ararat, les églises, le cachot de Saint-Grégoire l'Illuminateur (le fondateur de l'église arménienne, première église chrétienne au monde), le Kaghabar...

Le bémol à mettre concerne la partie "polar" du film. on aurait pu en effet s'en passer, ca n'apporte pas grand-chose à l'histoire... mais à lire les critiques je pensais que c'était pire que ca. il s'agissait juste de montrer qu'Anna s'attachait de plus en plus aux Arméniens, et notamment à la jeune coiffeuse qui veut venir en France: "mais qu'est-ce qui m'arrive, tu peux me le dire?" après avoir sauvé la jeune fille en tirant sur les mafieux.

en gros l'arménie c'est:
- de l'humanité, une âme ancestrale, des traditions,...
- de la misère et de la déchéance face aux très riches
- de l'espoir

En effet, à la fin, le chauffeur d'Anna, un vieil homme, met une touche d'espoir en disant qu'un jour Ararat sera revenue en Arménie, parce qu'il n'y a rien: pas d'or, ni pétrole, et que les Turcs savent que ce mont est important pour les Arméniens.

En faisant ce film, Guédiguian a dû se poser bcp de questions sur le communisme. Un arménien disait à Anna que c'est bien beau d'avoir des idéaux qd on est en france, parce qu'on n'a pas les conséquences derrières. en Arménie on les a, et c'est la merde. Et ils sont tous seuls pour se débrouiller.

***

là où je ne suis pas d'accord avec certaines critiques, c'est que la recherche de son père en Arménie n'est évidemment qu'un prétexte pour parler de l'Arménie, un point de départ. Certains pensent que le but du film était le thème de la relation entre le père et la fille et reprochent au film de laisser tomber petit à petit cet aspect. Mais, le thème principal du film n'est pas cette relation là, mais bien l'Arménie actuelle et le doute d'Anna, sa remise en question sur son identité. Je pense que ceux qui ont émis cette critique n'ont rien compris au film... comme ceux d'ailleurs qui pensaient avoir affaire à un film touristique, ce qui n'est pas du tout le cas!

Autre critique: film trop long (2h). là, ca dépend si on accroche ou pas... si oui, ca passe assez vite.

3e critique: on s'y perd, à force de vouloir parler de toutes les facettes de l'Arménie actuelle. peut-être oui, d'un autre côté ca transcrit bien le pays.

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