Le contexte du génocide
D'avril 1915 à juillet 1916, les deux tiers des
citoyens arméniens
de l'Empire ottoman - environ 1 200 000 personnes - ont été
assassinés.
Ce crime a été planifié par le comité central et les principaux
dirigeants du parti Union et Progrès dont certains étaient des
ministres du gouvernement ottoman. Il répond aux critères fixés
par la
convention du 9 décembre 1948 sur la prévention et la
répression du
crime de génocide. On peut donc le considérer comme le premier
génocide
du XXe siècle. Le 1er novembre 1914, après
avoir été depuis août
sollicité par l'Allemagne, l'Empire ottoman entre dans la Guerre
mondiale au côté des Puissances centrales. De nouveaux fronts
s'ouvrent
alors, l'un sur la frontière caucasienne avec la Russie. La 3ème
armée
ottomane qui s'est engouffrée sans préparation logistique en Le mobile essentiel
de ce crime est ce que l'on appelle aujourd'hui un
"nettoyage ethnique". En
février 1915, le comité central du parti et des ministres du
cabinet de
guerre, Talaat et Enver en particulier, mettent secrètement au
point un
plan de destruction qui sera exécuté dans les mois suivants. Il
est
présenté officiellement comme un transfert de la population
arménienne
- que le gouvernement accuse de collaborer avec l'ennemi russe
- loin
du front. En fait, la déportation n'est que le masque qui couvre
une
opération d'anéantissement de tous les Arméniens de
l'Empire, comme le prouve l'examen des faits.
Transcaucasie, est écrasée en janvier 1915, à Sarikamish.
Frustrés par
cette défaite, les dirigeants du parti Union et Progrès - on les
appelle en Europe les Jeunes Turcs - décident de profiter de
l'opportunité de la guerre pour résoudre définitivement par
l'extermination des Arméniens la Question arménienne qui,
depuis le
congrès de Berlin de 1878, est l'un des points les
plus épineux de la
Question d'Orient. En outre, animés par une idéologie
nationaliste
turquiste et panturquiste, ils voient dans les Arméniens un
obstacle
majeur à leur unification ethnique en Anatolie et à leur expansion
dans
les pays de langue turque d'Asie centrale.