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L'Âme arménienne
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8 juin 2004

Le contexte du génocide

D'avril 1915 à juillet 1916, les deux tiers des citoyens arméniens de l'Empire ottoman - environ 1 200 000 personnes - ont été assassinés. Ce crime a été planifié par le comité central et les principaux dirigeants du parti Union et Progrès dont certains étaient des ministres du gouvernement ottoman. Il répond aux critères fixés par la convention du 9 décembre 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide. On peut donc le considérer comme le premier génocide du XXe siècle.

Le 1er novembre 1914, après avoir été depuis août sollicité par l'Allemagne, l'Empire ottoman entre dans la Guerre mondiale au côté des Puissances centrales. De nouveaux fronts s'ouvrent alors, l'un sur la frontière caucasienne avec la Russie. La 3ème armée ottomane qui s'est engouffrée sans préparation logistique en
Transcaucasie, est écrasée en janvier 1915, à Sarikamish. Frustrés par cette défaite, les dirigeants du parti Union et Progrès - on les appelle en Europe les Jeunes Turcs - décident de profiter de l'opportunité de la guerre pour résoudre définitivement par l'extermination des Arméniens la Question arménienne qui, depuis le
congrès de Berlin de 1878, est l'un des points les plus épineux de la Question d'Orient. En outre, animés par une idéologie nationaliste turquiste et panturquiste, ils voient dans les Arméniens un obstacle majeur à leur unification ethnique en Anatolie et à leur expansion dans les pays de langue turque d'Asie centrale.

Le mobile essentiel de ce crime est ce que l'on appelle aujourd'hui un "nettoyage ethnique". En février 1915, le comité central du parti et des ministres du cabinet de guerre, Talaat et Enver en particulier, mettent secrètement au point un plan de destruction qui sera exécuté dans les mois suivants. Il est présenté officiellement comme un transfert de la population arménienne - que le gouvernement accuse de collaborer avec l'ennemi russe - loin du front. En fait, la déportation n'est que le masque qui couvre une opération d'anéantissement de tous les Arméniens de l'Empire, comme le prouve l'examen des faits.


 

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